Cette enluminure représentant Saint Michel et ses anges combattant le dragon, est une reproduction du folio 195r du manuscrit intitulé « Les Très Riches Heures du duc de Berry ».
Les Très Riches Heures du duc de Berry
Ce livre d’heures, généralement considéré comme « le roi des manuscrits enluminés », fut commandé aux frères de Limbourg par Jean Ier de Berry, dit Jean le Magnifique, en 1413.
Les frères de Limbourg (Paul, Herman et Jean) ne pourront achever leur oeuvre car ils perdront tous trois la vie en 1416, l’année même de la mort du Duc de Berry. C’est Jean Colombe (enlumineur de Bourges) qui dans un style quelque peu différent de celui des désormais célèbres frères de Limbourg terminera l’ouvrage entre 1485 et 1489.
Bataille en plein ciel avec le dragon
Le culte de Saint-Michel existait déjà chez les Hébreux, qu’ils considéraient comme le Prince des Anges, protecteur et défenseur du peuple élu, représentant de l’assistance divine puissante à l’égard d’Israël. Chez les chrétiens, la popularité de saint Michel grandira en raison de l’influence de l’idée de l’apocalypse.
» Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. » ( livre de l’apocalypse, 12:7).
Dans cette enluminure, appartenant au cycle des offices des Saints, sont représentés Saint-Michel et la bête dans leur combat dans le ciel. Saint Michel, qui semble habillé de flammes et laisse des nuages de fumée dans le ciel, vient blesser le dragon qui détourne la tête dans sa douleur.
Pour illustrer ce combat, les frères de Limbourg n’ont pas choisi un paysage au hasard. Cette bataille prend place au-dessus du Mont-Saint-Michel, un célèbre sanctuaire et déjà un lieu de pèlerinage au moyen âge.
Une initiale et plusieurs médaillons d’anges (dont l’un détient les armes du duc de Berry), complètent la page.