Martyrologe Obituaire de Saint Germain des prés

Enluminures du Martyrologe Obituaire de Saint Germain des prés

Ces trois enluminures ont été reproduites à partir d’illustrations de différentes pages d’un manuscrit intitulé « Martyrologe Obituaire de Saint-Germain-des-prés », rédigé en latin entre 1250 et 1290. Ce manuscrit a fait partie des collections de la bibliothèque de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il est depuis 1796 conservé à la Bibliothèque nationale de France.

Qui a commandé le martyrologe de Saint Germain des Prés ?

La réponse pourrait être résumée ainsi : « une œuvre de moines à destination de moines ». L’ancienne abbaye bénédictine de Paris (fondée au VIe siècle par Childebert Ier), est au XIIIe siècle, une riche abbaye dans laquelle les moines suivent la règle de Saint Benoît. On en découvre l’histoire dès les premières pages du manuscrit.

Martyrologe – Obituaire… C’est à dire ?

Emprunté au latin médiéval martyrologium, le martyrologe appartient à la grande famille des livres lithurgiques. Il désigne une liste de noms et actes des martyrs, reconnus comme « Saints », portant témoignage de leur foi. Il peut également contenir des prières. On attribue l’apparition de ce type d’écrits à Clément Ier (Saint Clément de Rome, lui aussi mort en martyr), dans le tout premier siècle après Jésus Christ.

Quant au second volet de cette appellation, « Obituaire », il caractérise un registre présenté sous forme de calendrier, où au moyen âge, les communautés religieuses y enregistraient les noms de tout individu pouvant (ou plutôt devant) faire l’objet de prières (parmi lesquels figuraient bien entendu les membres de ladite communauté).

C’est ainsi que l’on croise au sein de ce calendrier, différentes scènes de la vie quotidienne de la paysannerie au moyen âge, dont ces enluminures sont les illustrations.

Les moissons (juillet)

Le moissonneur, coiffé d’un  chapeau pour se protéger d’un soleil ardent, empoigne les blés sous les épis pour conserver suffisamment de chaume pour nourrir le bétail, et contribuer (pour ce qu’il en restera) à la fertilisation des sols. Le pain était à cette époque un élément essentiel de l’alimentation pour les paysans.

Stage d'enluminure - Enluminure illustrant la pédiode des moissons
Le battage du blé (enluminure)

Le battage du blé (août)

Ces deux paysans travaillent en alternance (pour éviter les mauvais coups !) frappant vigoureusement les gerbes de blé à l’aide de leur fléaux pour séparer de la tige et de l’épi, et ainsi faire sortir les grains de leur enveloppe. On disposait généralement les gerbes à la file, débordant les unes sur les autres, de façon à ce que seuls les grains dépassent. Ils étaient alors récupérés à l’aide d’une pelle, puis passé dans un tamis en osier, avant de terminer leur périple dans un sac de toile.

Les semailles

Ici le paysan parcourt le champ préalablement sillonné pour y disperser à la volée les précieuses semences qu’il détient dans le tissu noué autour de son coup qui lui tient lieu de sac.

Les semailles (enluminure)

La galerie

Source : gallica.bnf.fr – Bibliothèque nationale de France

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